Guerre 14 18 en Alsace - Bataille du Linge 1915 - 63ème RAAA poste 1/2 fixe 96
Les hommes du poste de DCA 1/2 fixe 96 du 63ème Régiment d'Artillerie Anti Aérienne
Cette photo des compagnons d'arme du poste de DCA 1/2 fixe 96 a été prise après le 14 octobre 1917. La plus part des soldats sont rattachés au 63ème régiment d'artillerie anti aérienne, or le poste de DCA 1/2 fixe 96 n'a été rattaché à ce régiment que le 1/10/1917, et le Brigadier Amédée LIESSE, présent sur la photo, était en permission du 1er au 14 octobre.
La tenue identique, les détails vestimentaires, et les accessoires portés par les hommes présents sur les 2 photos permettent de penser qu'elles ont été prises à quelques instants d'intervalle.
La propreté des semelles de chaussures, l'absence de boue sur un sol visiblement piétiné permettent de dire que le temps était relativement sec depuis plusieurs jours. L'absence de capote laisse à supposer que la température était clémente.
D'après un professionnel de l'Office National des Forêts, la végétation en arrière plan, qui laisse apparaître du bois mort et des rochers, ressemble à une végétation telle qu'on la rencontre après l'hiver et avant la reprise de végétation au printemps.
Tout ceci laisse à supposer que ces photos ont été prises au début du printemps 1918.
Par ailleurs, d'après le même professionnel de l'ONF, les arbres sont des sapins et non des pins, les photos auraient donc été prises dans un endroit "frais", plutôt exposé au nord, enfin la grande taille des arbres permet de dire que ce lieu est abrité des tempêtes.
Le professionnel de l'ONF pense que cette végétation pourrait encore être en place de nos jours.
Les commentaires ci-dessous ont été réalisés avec l'aimable contribution de Yves FINEL
Une troupe caméléon pour les uniformes.
La référence bleu horizon "1916" c'est le lieutenant JOLLY, et seuls 5 soldats sont dans cette teinte ; cinq autres sont dans une teinte proche du bleu horizon. Leur uniforme est donc plus ancien de presque un an ou deux, deux cas particuliers le soldat "colonial" qui doit être moutarde normalement et le soldat "inclassable" en vareuse militarisée ou gris de fer bleuté.
Aucun ne porte de rouleaux d'épaule, ils sont artilleurs et non fantassins.
Tous portent de belles moustaches, alors que les prescriptions depuis les attaques au gaz vers Ypres avaient obligé les soldats à la supprimer. Ils n'auraient jamais subi les attaques aux gaz ?
Cette photo donne un sentiment de relative liberté uniformologique ; à mettre en relation avec l'historique du 63ème RAAA où il y est dit que ces unités récemment crées, ne sont pas aussi essentielles que les grosses formations d'artillerie sur le plan stratégique et administratif.
Elles dépendaient du bon vouloir de cette administration tant sur le plan équipements que sur le plan ravitaillement : on s'adressait à l'intendance des batteries classiques voisines mieux fournies. Ces unités de RAAA devaient se débrouiller toutes seules pour se battre et survivre... Ceci expliquerait en partie ce patchwork. On peut dire qu'ils faisaient partie de la "dernière roue de la charrette" militaire dans ce domaine.
Trois hommes ne sont pas en bonne santé. Ces hommes qui semblent fatigués cela peut être fortuit, peu être pas tout à fait. En effet, toujours en rapport avec l'historique du 63ème RAAA, ces pièces antiaériennes étaient servies par des personnels qui pour la plupart se trouvaient relativement inaptes aux combats de premières lignes (infanterie, cavalerie ou artillerie). Ils venaient de tous les horizons, de toutes les armes. C'étaient des soldats qui avaient été blessés ou que des maladies avaient altérés, ou bien encore trop âgés, cela pourrait donc expliquer la présence de ces trois soldats au faciès si caractéristique.
Avec l'aimable contribution de Yves FINEL
Le Maître Pointeur
Alain LE COANT
Poste de DCA 1/2 fixe 96
63ème RAAA
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Ce soldat a une tenue classique : vareuse type 1914 ou 1915, proche du bleu horizon ; écussons de collet ressemblant à ceux prescrits en novembre 1914, numéro et soutaches bleu horizon, ces écussons sont rouges (artillerie), il porte la cravate réglementaire.
A noter les traits creusés du visage, on peut penser que cet homme n'est pas en bonne santé.
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Ce Soldat a une tenue classique : vareuse type 1914 ou 1915, proche du bleu horizon mais plus clair ; mêmes écussons rouges, il porte une cravate.
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Ce soldat sort de l'ordinaire : un uniforme de velours, ou un vêtement civil militarisé ? Les boutons ne sont pas réglementaires (boutons plats avec les trous pour passer les fils), peut-être une vareuse de chasseurs bleue (gris de fer bleuté) à col rabattu, modifiée, avec deux poches sur la poitrine non réglementaires. Tout semble bleu foncé chez lui, même le pantalon culotte.
Le képi très fatigué type 1884 modifié 1914, bleu horizon ; la visière toujours saisie au milieu lui donne une nette inflexion en bec de canard, il porte la cravate réglementaire.
Le Brigadier
Amédée LIESSE
Poste de DCA 1/2 fixe 96
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Ce soldat porte le chandail réglementaire à grosse côte de l'armée, le col retourné certainement pour éviter que le col droit de la vareuse de type 1914 ou 1915 ne racle. Pantalon culotte bleu foncé (gris de fer bleuté) d'artilleur de 1914, peut-être en velours.
Deux galons, plutôt rouges en raison de la différence de teinte des chevrons de brigadier ; en principe, suivant le règlement, ceux ci auraient du être en laine bleue ; et trois chevrons bleus sur le bras gauche (récupération de tissus d'uniforme gris de fer bleuté) pour deux ans de présence au front (1 pour 12 mois de front, et 1 pour chaque 6 mois supplémentaire).
Il ne porte pas de chevron de blessures sur le bras droit.
Il est bien dans ses godillots, sûr de lui, certainement un caractère, cela a souvent sauvé son homme.
Vous disposez d'informations sur ce Lieutenant du 63ème RAAA ?
Il pourrait être :
- le Lieutenant JOLLY, com- mandant le poste de DCA 1/2 fixe 96 ;
- le Lieutenant THUON, com- mandant le secteur 2 du 63ème RAAA dont dépendait le poste de DCA 1/2 fixe 96.
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L'officier, le Lieutenant JOLLY ? C'est lui le gars qui commande, les yeux tournés à gauche "sur la ligne bleue des Vosges...?"
Tout est réglo, même en plein bois, avec un brin d'élégance. On distingue ses galons dorés de lieutenant pointés vers le haut sur les manches. Son grade se retrouve sur le V du bonnet de police modèle 1915 avec passepoil rouge de l'artillerie.
Vareuse d'officier bleu horizon, col de saxe, dans les pointes les distinctives régimentaires certainement rouges. Curieusement il porte des "molletières" faites dans du tricot ? ! Le passe poil rouge du pantalon culotte est bien visible.
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Ce soldat porte un uniforme assez classique, vareuse 1914 ou 1915, les distinctives du col sont invisibles. Ses mollets sont recouverts de bandes plus foncées (bleu foncé délavé ?), celles de 1914 étaient gris de fer bleuté. Elles sont bien enroulées et croisées comme le réglement le prévoit, soigneux ce soldat. Par contre il est plus que probable qu'il soit chaussé de galoches, peut être d'espadrilles, mais ce n'est pas sûr, la chaussure de droite semble très molle. Sa coiffure est un béret bleu foncé (gris de fer bleuté), soit de chasseur (ils ont souvent l'air plus large) soit de régiments d'infanterie de montagne.
Sa main droite porte un filet bien ajusté : serait-ce sa plaque d'identification ? En ce temps là il n'y en a qu'une au poignet.
Il est souriant.
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Ce soldat porte une vareuse 1914 ou 1915, écussons rouges. Le casque porte la grenade et ses deux canons croisés réglementaires de l'artillerie.
Il est serein.
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Sympathique cet artilleur, avec la mascotte en gants blancs très attentive.
Le képi modèle 1884 modifié 1914 est en bataille, pas mal chahuté. Il ne porte visiblement pas de cravate , on voit le premier bouton du haut de sa chemise. La vareuse est du type 1914 ou 1915. Pantalon culotte en velours , foncé (bleu ou marron ?). Ses bandes molletières sont bien enroulées non croisées, de couleur claire, bleu horizon.
Les chaussures sont réglementaires, mais le type n'est pas déterminable. Le "brodequin" surnommé "godillots" du nom de la maison qui fournissait la troupe au moins depuis 1870 est à 6 oeillets et 88 ou 98 clous ! (mod 1893), ou bien 7 oeillets et un rivet, plus confortable, 58 ou 88 clous tout de même (mod 1912), tout est de couleur fauve foncé. A l'époque de la photo on peut penser que c'est plutôt le modèle 1912.
Il est souriant notre soldat.
la mascotte du poste de DCA 1/2 fixe 96 du 63ème RAAA
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Nous sommes frappés par sa tristesse, ce malheureux soldat en a vraiment marre ! Tout le dit : son regard perdu ; ses cheveux mal coiffés ; son visage sans expression ; sa vareuse 1914 ou 1915 non boutonnée ; son pantalon culotte qui n'est pas tenu par des bandes molletières. Il ne porte même pas de brodequins mais des galoches cloutées certainement civiles.
Quelque part, il veut sans doute montrer son opposition à cette situation de guerre par la négligence. Cette impression de lassitude, de refus de la guerre, est renforcée par les bras croisés (renfermement ?). Psychologiquement il semble avoir beaucoup donné, sera-t-il capable de résister moralement encore un an ou deux ? Personne ne le sait ...
Il porte un chandail côtelé de l'armée. il est coiffé d'un képi 1884 modifié 1914, vissé bien en arrière sur le crâne. Son uniforme est partout de la même teinte, proche du bleu horizon. On peut distinguer le bas de son pantalon et le parement interne en toile de lin écrue ou bleue, c'est assez rare.
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Il pourrait presque faire partie de la territoriale ce brave soldat, la quarantaine bien sonnée, aux tempes grisonnantes.
Là aussi une certaine négligence dans l'habillement. Couvert du même képi, il porte une chemise de l'armée. Elle n'est pas rayée mais cela existait. La culotte est proche du bleu horizon, les bandes molletières sont volontairement déserrées, ça tirebouchonne un peu, mais soyons relax. Les galoches, sans clou, bien pointues, renforcent l'impression de nonchalance.
Il est souriant ce soldat, une note provinciale sympathique.
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Un soldat souriant, classique avec son uniforme proche du bleu horizon. Casque d'artilleur réglementaire : la grenade et les deux canons croisés. Il porte une vareuse de type 1914 ou 1915 avec des écussons à peine visibles. Il ne porte pas de bandes molletières.
Sur la photo du groupe avec sa pièce, ce soldat porte son masque à gaz bien visible. Il s'agit certainement de la boite à masque ovale en forme de haricot pour le masque TN (cône de toile avec compresse imprégnée et lunette séparée distribués en janvier 1916) plutôt que la boite sub-ovale (premier modèle ) du masque M2 premier modèle lui aussi distribué en janvier 1916.
Le modèle M2 est un capuchon de toile qui intègre le cône du TN et les lunettes , donc une seule pièce. Au cours de la guerre cette vieille boite en forme de haricot servait aussi à ranger le masque M2 plus sûr. Ces boites à masques n'ont jamais trouvé une bonne place sur le harnachement du poilu, on les trimbalait suspendues par une ficelle ou une chaînette au ceinturon... Cela battait les jambes pendant les marches et les combats.
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Ce soldat est équipé moderne. Le bonnet de police est du modèle 1915 sans grade (homme de troupe) mais passepoilé de rouge pour l'arme de l'artillerie. Il porte des bandes molletières bleu horizon ou moutarde et des chaussures réglementaires.
En fait et c'est là la nouveauté, il ne porte pas de vareuse mais un paletot de la coloniale ; peut être bleu horizon beaucoup plus sûrement de couleur moutarde typique ; avec un boutonnage décalé vers la droite. Peut être un héritage de son passage dans l'artillerie coloniale, du fait de ses écussons rouges, à moins qu'il ne vienne d'un régiment d'infanterie coloniale.
Son visage est marqué, il semble fatigué.
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Ce soldat porte une vareuse 1914 ou 1915 bleu horizon classique. Il est coiffé du casque d'artilleur aux deux canons croisés. Il a disposé ses molletières bleu horizon de manière parfaitement croisées
Son visage est impassible, c'est impressionnant.
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C'est un soldat souriant. Il porte une vareuse 1914 ou 1915 d'une couleur proche du bleu horizon.
Il est " chaussé " de bandes molletières dont la couleur semble être gris de fer bleuté.
Les commentaires ci-dessus ont été réalisés avec l'aimable contribution de Yves FINEL
